Salé, le mercredi 19 Février 2025.

En marge de la troisième Conférence arabe sur le foncier, tenue au Maroc au Centre de formation du ministère de la Justice à Technopolis, Salé, du 18 au 20 février 2025, sous le thème « Le foncier au cœur des défis actuels : investissement, résilience et innovation », organisée par le ministère de l’Aménagement du Territoire National, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, en collaboration avec ONU-Habitat, une session scientifique s’est déroulée le 19 février 2025 après-midi dans la Salle Bleue. Cette séance, intitulée « Urbanisation et conservation des terres agricoles : défis et perspectives pour une gouvernance durable des terres agricoles », ambitionne d’explorer des stratégies de planification équilibrées pour réduire l’étalement urbain, promouvoir une densification des groupements humains et réhabiliter les zones dans le cadre de l’approche de construction et de développement durables.

Ont participé à l’animation des travaux de cette session scientifique :

• Mme Lamya Sarhrouchni, Inspectrice Régionale de Rabat-Salé-Kénitra, Ministère de l’Aménagement du Territoire National, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville au Maroc, avec une présentation portant sur : « Les stratégies gouvernementales, les pratiques juridiques et les différentes mesures procédurales engagés par le Maroc pour préserver les terres agricoles et les espaces naturels face à l’étalement urbain » ;
• Mme Chaimaa Erreddaf, de l’Association Marocaine des chercheurs dans le domaine de la Géomatique et de la Gouvernance Foncière au Maroc (AMC-GOF), a présenté une communication sur le développement des terres agricoles au Maroc : défis et perspectives de durabilité – le cas du périmètre irrigué du Gharb au Maroc. A travers cette présentation, la chercheuse a soulevé l’expérience de l’AMC-GOF qui en matière  d’utilisation des technologies modernes pour suivre et résoudre les enjeux liés à cette problématique.
• Mme Nahid Hamtami, Directrice de l’Agence Urbaine de Kénitra-Sidi Kacem-Sidi Slimane, Ministère de l’Aménagement du Territoire National, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville au Maroc, a évoqué l’expérience de l’Agence, en matière d’approches et d’interventions pour la préservation des terres agricoles dans la région du Gharb : la dimension et les pratiques de l’Urbanisme, un outil essentiel pour préserver les terres agricoles face à la prolifération de l’habitat informel.
• Mme Sukaina Al-Nasrawi de la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale (UNESCWA) qui a présenter une approche permettant de concilier entre croissance urbaine et durabilité : Préserver les terres agricoles dans la région arabe : renforcer la résilience face à l’insécurité alimentaire et aux inégalités dans un contexte d’urbanisation.
• M. Abdelkrim Mokadem du Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts au Maroc avec un exposé portant sur les stratégies et les approches engagées par le Maroc pour la préservation des terres agricoles et la garantie de la sécurité alimentaire durable.
• M. Mahjoub Lahrach, Directeur Régional au Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, a abordé la dimension régionale entreprise pour préservation des terres agricoles.

Cette session, réunissant un panel d’experts et d’acteurs de la conférence arabe, a offert une occasion unique d’échanger des expériences et des stratégies entre les différentes parties impliquées par le sujet, de débattre de l’ampleur du problème dans les pays arabes et de ses importantes répercussions, tout en proposant des approches et des pratiques techniques, juridiques et scientifiques afin de freiner efficacement la propagation de ce phénomène dans le monde arabe.

Cette session a également permis de mettre en lumière le défi crucial de la préservation des terres agricoles face à l’étalement urbain au Maroc et dans les pays arabes. L’urbanisation rapide, conjuguée à l’absence d’une gestion planifiée et rationnelle des espaces agricoles, a favorisé une expansion incontrôlée du tissu urbain sur des terres fertiles. Cette dynamique a entraîné la conversion progressive des zones agricoles en espaces résidentiels ou industriels, menaçant ainsi la sécurité alimentaire, perturbant l’équilibre des écosystèmes et contribuant à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre.

Les débats ont porté sur les enjeux et défis de l’expansion urbaine anarchique et incontrôlée sur les terres agricoles et les espaces naturels. L’accent a été mis sur les mécanismes juridiques, techniques et financiers visant à préserver le capital foncier agricole, ainsi que sur les moyens d’intégrer les technologies modernes, telles que les systèmes d’information géographique et la télédétection, pour assurer une gestion efficace et durable des terres dans le cadre d’une gouvernance adaptée.

Les discussions approfondies ont abouti à un ensemble de recommandations que les participants ont proposé de soumettre à la Conférence arabe et d’inclure dans les recommandations générales. Ces propositions visent à freiner l’expansion urbaine au détriment des terres agricoles en renforçant le contrôle de l’urbanisation à travers l’élaboration et l’application de documents d’urbanisme adaptés, offrant ainsi des solutions pratiques pour une gestion durable du territoire. Elles préconisent également la diffusion d’expériences scientifiques et le recours à des mécanismes technologiques avancés pour la surveillance, notamment à travers l’utilisation d’outils géomatiques. Enfin, elles insistent sur la nécessité de renforcer la coordination entre les institutions, les chercheurs et les acteurs concernés afin de garantir une approche intégrée et concertée.