Monsieur Mohammed Nabil Benabdallah expose les avancées du Maroc en matière du logement et du développement urbain durable.
Pretoria – République d’Afrique du Sud, Jeudi 7 Avril 2016
Monsieur Mohammed Nabil BENABDALLAH, Ministre de l’Habitat et de la Politique de la Ville, a exposé jeudi 7 avril 2016 à Pretoria, les avancées réalisées par le Maroc en matière de consécration et de promotion du droit au logement en tant que composante essentielle de la politique du Royaume visant à garantir un développement urbain durable.
Dans son allocution à cette occasion, Monsieur le Ministre a évoqué la question des quartiers informels et des bidonvilles qui représente pour le monde en général et le Continent africain en particulier, l’un des grands enjeux de l’urbanisation en ce début de 21ème siècle, et sur lequel sont interpellés les Etats, les gouvernements et les collectivités territoriales. Le fait que la République d’Afrique du Sud propose que soit traitée la question des taudis à Habitat III traduit la pertinence d’une telle problématique, alors que la population mondiale vivant dans les bidonvilles devrait avoisiner 900 millions d’habitants en 2020, soit près d’un habitant sur quatre en milieu urbain qui vivra dans des conditions précaires. Le Continent africain, qui connaît aujourd’hui une urbanisation de la pauvreté, doit cette tendance à trois facteurs :
• Une urbanisation rapide, résultat de la croissance démographique et de l’exode rural ;
• Un manque d’emplois urbains décents ;
• Une insuffisance de planification et de gestion maîtrisée des villes.
Parallèlement, Monsieur le Ministre a avancé que des alternatives existent à ce phénomène, tels que le démontrent les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine qui ont développé des programmes ambitieux de réduction des quartiers informels, en s’appuyant sur des politiques volontaristes intégrant notamment : (i) la restructuration des bidonvilles par la sécurisation de l’occupation résidentielle et l’accès aux services de base ; (ii) la planification des extensions urbaines, l’équipement des terrains et le développement d’infrastructures à l’échelle de la croissance des villes ; (iii) la promotion d’une offre de logements adéquats et abordables ; (iv) des programmes intégrés de développement urbain et d’habitat gérés à l’échelle locale et soutenus par des dispositifs d’appui nationaux ; (v) le renforcement des collectivités locales et une gouvernance locale participative pour des programmes locaux intégrés, basés sur des cadres législatifs et financiers nationaux performants. Monsieur le Ministre a rappelé également que ce sont ces politiques publiques inscrites dans la durée, soucieuses d’intégration sociale et de réduction de la pauvreté, qui ont réuni à Rabat, en 2012 et en partenariat avec ONU-Habitat, une conférence internationale sur le thème : « Sortir des bidonvilles : un défi mondial pour 2020 ».
Organisée autour des vingt pays les plus performants en matière de réduction de l’habitat insalubre à travers le monde. Le Royaume du Maroc, qui appuie la démarche de l’Afrique du Sud de porter la question des établissements humains et quartiers informels à Habitat III, propose que cet objectif constitue un véritable instrument de plaidoyer en faveur de l’habitat des pauvres, pour l’accès à un logement décent et abordable, et intègre pleinement la feuille de route du Nouvel Agenda Urbain à l’horizon 2030. En effet, Monsieur le Ministre a rappelé que la question des quartiers informels et des bidonvilles se trouve aujourd’hui au cœur du débat sur la ville et les droits de l’Homme. Les hommes et les femmes sont au cœur de la Cité ; citoyens et acteurs de la ville, ils ont droit à la dignité, à un cadre de vie décent et à l’accès aux services essentiels, notamment le logement, l’éducation, la santé, l’emploi, les transports publics et la sécurité. Autant d’éléments qui participent du droit à la ville. Le Maroc, qui souscrit à ce droit, a inscrit dans sa Constitution de 2011 le Droit au logement, associé au droit à l’eau et à un environnement sain, aux soins de santé et à la protection sociale. Il n’est pas sans rappeler que ce droit au logement est à situer dans le prolongement du programme national « Villes sans bidonvilles », lancé en 2004 sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et destiné à ériger la question du logement en axe d’intervention majeur de la cohésion sociale et de la dynamisation économique. Monsieur le Ministre a ensuite précisé que jusqu’à décembre 2015, 55 villes et centres étaient déclarés sans bidonvilles sur les 85 villes concernées. Plus de 1.300.000 habitants ont ainsi vu leurs conditions d’habitat s’améliorer, soit un taux de réalisation de 80% des ménages, pour les opérations achevées ou en cours d’exécution. Monsieur le Ministre a aussi souligné que le Maroc a complété, en 2012, le volet de l’Habitat par celui de la Politique de la ville. Cette nouvelle attribution traduit l’intérêt grandissant pour la ville et son développement, dans un contexte de croissance urbaine et de forte demande locale, et se veut un instrument qui prône une convergence des politiques territoriales. A l’issue de son intervention, Monsieur le Ministre a invité l’ensemble des présents, à participer au « Premier Forum Ministériel Africain sur l’Habitat et le Développement Urbain », organisé par le Ministère de l’Habitat et de la Politique de la Ville conjointement avec ONU-Habitat, et qui se tiendra à Rabat les 11 et 12 mai 2016 sur le thème « Politiques urbaines et développement durable ». Son objectif est de contribuer au processus préparatoire à Habitat III par une conférence thématique portant sur les politiques de la ville et leur articulation au développement durable.