LE PROGRAMME NATIONAL « VILLES SANS BIDONVILLES »

« ce que nous visons, en définitive, ce n’est pas uniquement d’avoir des villes sans bidonvilles, ni d’y substituer des blocs de béton sans âme, réfractaires à toute sociabilité. Nous entendons, plutôt, ériger nos cités en espaces propices à la vie en bonne intelligence, dans la convivialité et la dignité, et en faire des pôles d’investissement et de production, et des agglomérations attachées à leur spécificité et à l’originalité de leur cachet. »
Discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu L’assiste à l’occasion de la Rencontre Nationale des collectivités locales.
Agadir, 12/12/2006

De quoi s’agit- il ?

Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a donné le coup d’envoi au programme «Villes Sans Bidonvilles» le 24 juillet 2004: une impulsion nouvelle dans la lutte contre l’habitat insalubre qui est devenue désormais une des priorités Nationales. Ce programme qui représente, un axe stratégique de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain, une composante essentielle de la mise à niveau urbaine et un chantier d’envergure du développement durable, adopte une approche participative qui implique l’ensemble des partenaires au niveau local et central, ainsi que la population cible.

A ce jour, ce programme a permis l’amélioration des conditions de vie de plus de d’un million et demi d’habitants vivant dans les bidonvilles de 59 villes sur les 85 devant être déclarées sans bidonvilles. Les interventions concernent aussi bien des programmes de restructuration et de construction de logements sociaux que des opérations d’aménagement et d’équipement de lots de terrains.

Fondements

Le programme VSB se base sur :

  • La ville comme unité de programmation ;
  • Un cadre conventionnel fixant les responsabilités partagées entre l’Etat et les collectivités Territoriales et les délais de réalisation des programmes ;
  • L’intensification de l’offre de l’habitat de prévention.

Quelle cible ?

Le programme VSB porte sur la résorption de l’ensemble des bidonvilles en milieu urbain, concernant environ 270000 ménages en 2004 répartis dans 85 villes

Gouvernance et cadre opérationnel du programme

Par le biais de ce programme, le Maroc a engagé une nouvelle approche puisant ses fondements, d’une part, dans les Hautes Directives Royales, et d’autre part, dans la déclaration du Millénaire des Nations Unies et du programme Gouvernemental. Le programme qui vise l’éradication de l’ensemble des bidonvilles, soit 447.970 ménages chiffre actualisé (270 000 ménages concernés au départ soit une augmentation de 66%) a vu l’amélioration des conditions d’habiter de 303.009 ménages et la déclaration de 59 villes sans bidonvilles.

Ce programme à portée sociale, conçoit la ville comme unité de programmation et fédère dans un cadre contractuel les différents Départements Ministériels impliqués ainsi que les partenaires concernés au niveau national et local. Il s’agit de contrats «Ville sans bidonvilles » ainsi que différents types de convention qui constituent le cadre institutionnel et fonctionnel des interventions des partenaires et des opérateurs. Ces instruments permettent de délimiter, de formaliser et de coordonner les missions de chacun des intervenants dont notamment l’Autorité Locale, Collectivités Locales et les opérateurs (Al Omrane, Diyar Al Mansour et IdmajSakane).

Le programme VSB se réfère aux pratiques techniques déjà testées en matière de résorption des bidonvilles au Maroc, privilégiant certains modes par rapport à d’autres selon les contextes d’intervention à savoir :

  • Le recasement : qui consiste en l’attribution de lots aménagés d’une superficie comprise entre 64 et 70 m² pour les lots mono-familiaux et de 80 m² pour les lots bi-familiaux) à valoriser en auto-construction assistée, dans le cadre de lotissements à équipement intégral ou progressif. Le recours à l’aménagement progressif répond au souci de production de lots, financièrement, plus adaptés aux possibilités et au rythme d’épargne des ménages à ressources limitées tout en assurant la sécurité et la santé des habitants et le développement harmonieux des villes, sur la base de plans de lotissements et d’études techniques préalablement établis ;
  • Le relogement : opérationnellement il s’agit d’attribuer des logements. Ce mode d’intervention est destiné au relogement des bidonvillois recensés et, dans certains cas, aux ménages concernés par des opérations de dédensification des zones à restructurer ;
  • La restructuration : définit comme étant des opérations de restructuration ayant pour objectif de doter les grands et moyens bidonvilles pouvant être intégrés au tissu urbain, en équipements d’infrastructure nécessaires (assainissement, voirie, eau potable, électrification) et régulariser leur situation urbanistique et foncière. L’aide de l’Etat est destinée à l’équipement en voirie et assainissement. L’adduction en eau potable et l’électrification sont à la charge des bénéficiaires avec une contribution, le cas échéant, de la collectivité territoriale.

OU EST-CE QUE NOUS EN SOMMES ?

Grace aux efforts déployés par le ministère et ses partenaires, 303 009 ménages ont vu leurs conditions d’habiter s’améliorer à fin 2021, soit 68% des ménages ciblés actuellement par le programme, et plus de 100% du nombre initial des ménages recensés en 2004 (270 000). Pour les ménages non traités (144 961) : il y a lieu de signaler que 56.273 ménages sont concernés par des unités vacantes et des unités en cours de travaux.

Aujourd’hui, une nouvelle approche

La nouvelle approche se base sur les points suivants :

  • Mettre en place une nouvelle génération de contractualisation ;
  • Considérer la région comme étant unité de programmation ;
  • Utiliser le stock du logement social et de faible VIT réalisés par des promoteurs immobiliers publics et privé ;
  • Accélérer le transfert des ménages concernés par les unités disponibles ;
  • Renforcer le partenariat entre les secteurs public et privé tout en veillant à garantir l’engagement de tous les partenaires au long du processus de la mise en œuvre du programme.